30 mai 2023
La fondation Vinci Autoroutes a publié le 13ème baromètre de la conduite responsable. Réalisé par IPSOS sur 12 400 personnes dans 11 pays européens, l’enquête annuelle effectue un bilan sur les comportements et les représentations des Européens au volant. L’objectif est de suivre l’évolution des comportements à risques sur la route afin d’adapter les messages de prévention.
Les jeunes conducteurs prennent plus de risques
L’étude a montré un relâchement de la part des moins de 35 ans et plus particulièrement chez les hommes.
- 23 % des moins de 35 ans regardent des vidéos en conduisant,
- 19 % des hommes de moins de 35 ans conduisent en ayant consommé de la drogue,
- 15 % des moins de 35 ans prennent le volant en état d’ébriété,
- 1 conducteur sur 3 âgé de 16 à 24 ans ne porte pas systématiquement la ceinture de sécurité.
Les jeunes conducteurs de moins de 35 ans adoptent un comportement bien plus risqué que la moyenne des conducteurs tous âges confondus.
Selon l’étude, les jeunes ont tendance à s’accorder de manière consciente ou inconsciente des libertés vis-à-vis du Code de la Route.
Selon David le Breton, célèbre sociologue et professeur d’anthropologie, spécialisé dans l’adolescence, a dit que le Code de la Route est « vécu [par le jeune] comme une gêne intolérable le dépossédant de son évaluation propre des circonstances, il est alors l’objet d’une permanente réinterprétation ».
L’usage du téléphone au volant
Le smartphone au volant est généralisé. Selon l’étude, 40 % des Français placent l’inattention parmi les principales causes d’accidents mortels sur les routes. Cependant, 83 % des conducteurs admettent qu’il leur arrive de quitter la route du regard pendant plus de 2 secondes (81 %).
Bon à savoir : à 130 km/h, le véhicule parcourt 72 mètres sans l’attention du conducteur.
Voici les chiffres qui ressortent concernant le téléphone au volant :
- 74 % des Français utilisent leur téléphone ou programment leur GPS au volant (76 %).
- 62 % déclarent téléphoner au volant (dont 42 % régulièrement), (+1 en un an et + 8 par rapport à 2018).
- Toutes les tranches d’âge sont concernées : 78 % des moins de 35 ans (77 %) et 50 % des plus de 55 ans (55 %) téléphonent au volant
- L’utilisation du smartphone en voiture est très largement d’ordre privé : c’est le cas pour 86 % des conducteurs.
Alcool, drogues et médicaments : des faits moins exceptionnels
L’année 2023 a été marqué par une actualité sanglante autour de la drogue au volant.
Les Français ont conscience, pour 69 %, que la conduite sous l’effet d’alcool, de drogues et de médicaments est l’une des principales causes d’accidents mortels, soit une hausse de 5 points en 1 an.
Cependant, ce type de comportement à risque est toujours répandu sur la route :
- 9 % des conducteurs déclarent avoir déjà eu ou failli avoir un accident à cause de la consommation excessive d’alcool. Un chiffre qui atteint 27 % des hommes de moins de 35 ans.
- 12 % des conducteurs et 26 % des hommes de moins de 35 ans conduisent en ayant consommé des médicaments susceptibles d’altérer leur vigilance.
- 4 % des conducteurs français et 19 % des hommes de moins de 35 ans conduisent en ayant fumé du cannabis ou consommé des drogues.
Somnolence au volant : les conducteurs sont conscients du danger !
37 % des conducteurs français identifient la somnolence comme l’une des principales causes d’accidents mortels sur autoroute. Même si celle-ci est moins souvent citée par les Français depuis 10 ans (-21 points par rapport à 2014), la conscience du risque est toujours supérieure à celle du reste de l’Europe (20 %).
Les épisodes d’absences au volant sont en large progression avec 65 % des Français qui reconnaissent en avoir lorsqu’ils conduisent, soit 12 points de plus que la moyenne européenne (53 %).
1 conducteur sur 8 déclare avoir eu ou failli avoir un accident à cause de la fatigue au volant.
Cependant les bons réflexes pour éviter la somnolence au volant sont en augmentation :
- 86 % des conducteurs français programment leurs horaires de départ en fonction des heures pendant lesquelles ils se savent moins fatigués (+4 points par rapport aux conducteurs européens),
- 81 % décalent le moment de leur départ lorsqu’ils sont fatigués,
- 72 % changent de conducteur au cours du trajet quand c’est possible,
- 66 % s’arrêtent au cours du trajet pour faire une sieste.
Une étude américaine réalisée par la fondation pour la sécurité routière (AAA Foundation for Traffic Safety) a montré que la fatigue au volant équivaut à conduire en état d’ébriété.