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Quand la céramique était l’avenir du thermique

Qui l’eût cru ? La céramique, matériau connu depuis le néolithique, donc des milliers d’années, a servi pour l’écran thermique de la navette spatiale américaine. Il a aussi été étudié dans les années 80 pour les moteurs thermiques des voitures de grande série. Déjà expérimentée en aéronautique, la céramique présente des avantages très intéressants. En effet, elle est extrêmement dure et résiste à de très hautes températures, parfois plus de 2 000 °C.

Au salon de Tokyo 1985, Isuzu présentait ce concept Aska Ceramic, dont les parois internes du moteur diesel se couvraient d’un alliage de céramique. Il ne chauffait pas, d’où l’absence de circuit de refroidissement.

Voici quarante ans, les constructeurs japonais s’apprêtaient à entamer une formidable révolution technologique, qui allait faire passer leurs productions de simplement fiables et abordables à carrément désirables de par leur modernité parfois extrême. Parmi eux,  Isuzu a imaginé produire un moteur en céramique, ou plus précisément aux revêtements internes en céramique. Pour appréhender ce matériau, il s’est associé à une société qui le maîtrise particulièrement bien, notamment pour fabriquer des couteaux, Kyocera.

Une Isuzu Gemini (techniquement proche de l’Opel Kadett C) dotée d’un moteur en céramique est testée avec succès, puis la marque japonaise expose en 1985 une Aska (sa berline moyenne, cousine de l’Opel Ascona), dotée d’un turbo-diesel utilisant la céramique. Ce bloc, censé ne pas chauffer (il est présenté comme adiabatique) se passe donc de tout circuit de refroidissement par eau, en plus de présenter un rendement excellent, de belles performances et d’émettre peu de bruit.

Le moteur de l'Isuzu Aska Ceramic, avec ses parois en céramique. Il recourait aussi à une hybridation légère, dès 1985...
Le moteur de l’Isuzu Aska Ceramic, avec ses parois en céramique. Il recourait aussi à une hybridation légère, dès 1985…

En 1982, Toyota, moins ambitieux mais plus réaliste, avait inventé un alliage métal / fibre céramique, pour l’utiliser dans les sillons où s’encastrent les segments autour du piston. Mazda procède aussi à des recherches, et revêtira de céramique la pointe des rotors du moteur de la 787B victorieuse aux 24 Heures du Mans.

Les pointes des rotors du moteur de la Mazda 787B, en 1991, se couvraient de céramique.
Les pointes des rotors du moteur de la Mazda 787B, en 1991, se couvraient de céramique.

En réalité, la céramique est tellement difficile (et chère !) à usiner qu’elle ne peut servir que dans des applications relativement restreintes et simples. Isuzu ne donnera pas suite à son moteur adiabatique, même si d’autres fabricants ont pensé utiliser ce matériau dans des applications similaires. Mais l’irruption de l’électrique a sonné le glas de ces recherches.

Toutefois, la céramique a bien pénétré l’univers automobile, notamment dans les bougies de préchauffage, les disques de frein, alliée à du carbone ou, plus simplement, comme élément protecteur des peintures.

 

 

 

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