comment lui faire entendre raison ?

Crédit photo : PHOTOPQR/L’EST REPUBLICAIN/MaxPPP

L’histoire vous parle, vous l’avez peut-être déjà vécue… Car oui, dans une vie d’automobiliste, il peut y avoir des incidents, voire des accidents… Parmi eux, se faire voler son auto, même si cela reste statistiquement assez rare, est parmi les plus traumatisants. Sur le même plan, avoir un accident grave (ou moins grave) qui conduit à la casse votre carrosse, ou impose des réparations tellement onéreuses qu’elles se retrouvent supérieures à sa valeur…

Dans ce cas de figure, et si vous êtes assuré contre cela (ce qui est le cas pour les contrats « tous risques » ou « tiers + vol »), votre assureur va missionner un expert. Dans le cas d’un accident, il va estimer le montant des travaux, et le comparer à la valeur de l’auto, qu’il aura lui-même définie. Dans certains cas, le dossier passe en « RSV » (réparations supérieures à la valeur), et l’auto ne sera théoriquement pas réparée. L’assureur vous proposera alors une indemnisation égale à la valeur de l’auto, la VRADE (Valeur de remplacement à dire d’expert), ou VADE (Valeur à dire d’expert).

C’est cette même VRADE qui sera utilisée en cas de vol. Et dans les deux cas, le montant de votre franchise (dommages ou vol) est déduit avant de vous faire le chèque.

 

Cela pourrait paraître parfaitement adapté et équitable. Mais… Le grand jeu des assureurs, et des experts qu’ils missionnent (sans vouloir généraliser à 100 % des cas non plus) est de minimiser le plus possible la valeur de votre auto, afin de vous indemniser le moins possible ! Et c’est là qu’il y a un hic. Car parfois, et même souvent, il est impossible, avec la somme reçue en indemnité, de racheter un véhicule équivalent : même âge, même kilométrage, même équipement, même état général. Déjà parce que le plus souvent, l’expert se base sur la cote « Argus », qui est plus une cote de reprise par un professionnel, qu’une cote de marché, et donc particulièrement basse, et surtout parce qu’il va chercher à minimiser la valeur, au bénéfice de l’assureur qui l’emploie.

Il faudrait alors que vous remettiez au panier pour vous retrouver pareillement « équipé » ? C’est rageant !

Mais il existe des astuces pour faire entendre raison à l’expert et à l’assureur. Car non, son estimation n’est pas gravée dans le marbre, et vous pouvez argumenter pour faire gonfler le chiffre, et qu’il rattrape la « vraie » valeur de marché.

 

Prouvez le bon entretien de votre auto

On ne le répétera jamais assez, il est indispensable d’entretenir régulièrement son auto, à la fois pour son bon fonctionnement, mais aussi pour lui conserver une valeur nominale. Garder le carnet d’entretien (surtout s’il est régulièrement tamponné), conserver précieusement les factures d’entretien et de réparation est primordial.

L'expert massacre la valeur de votre auto après un sinistre : comment lui faire entendre raison ?

Et cela s’avère très bénéfique dans les cas de figure qui nous intéressent ici. En effet, si vous pouvez prouver à l’expert, en lui transmettant les factures d’entretien et de réparation, que votre véhicule était dans un état irréprochable, que des pièces d’usure étaient récentes ou neuves, cela pourrait l’attendrir, et l’encourager à revoir à la hausse son estimation.

Bien sûr, avoir remplacé une batterie ne changera rien, tout comme avoir remplacé les disques de frein il y a 50 000 km… Mais si vous avancez avec un embrayage neuf, des suspensions récentes, ou un filtre à particules remplacé, cela peut majorer la valeur de votre auto, car vous l’auriez revendue plus cher sur le marché de l’occasion. Et pour en retrouver une dans le même état, ce serait aussi plus onéreux.

Il est donc de bon ton que l’expert en tienne compte, ce qui est souvent le cas. Vous pouvez gagner plusieurs centaines, voire milliers d’euros.

 

Faites le tour de la concurrence

Dans le cas des estimations VRADE, les experts les plus « filous » (ou les plus pressurés par l’assureur) ont tendance à regarder les petites annonces de véhicules équivalents au vôtre, sur le bon coin le plus souvent, et se baser sur le prix le plus bas qu’ils trouvent pour le même modèle, même année, même motorisation. Or, tous les véhicules ne se valent pas ! Les moins chers sont souvent ceux qui sont en plus mauvais état, ou qui ont des soucis mécaniques. Bien pratique pour l’expert de se baser sur ces modèles-là (encore une fois, je ne généralise pas, certains experts sont plus équitables).

L'expert massacre la valeur de votre auto après un sinistre : comment lui faire entendre raison ?

Ainsi, pour lui faire entendre raison, cela va être à vous de travailler un peu. Épluchez vous aussi les petites annonces, sur La Centrale, le bon coin, les sites constructeur. Et repérez les voitures équivalentes à la vôtre, et surtout, avec un kilométrage et un état équivalent. Regardez dans toutes les régions, pas seulement la vôtre.

Ensuite, imprimez ou faites des captures d’écran des modèles qui vous semblent les plus proches de celui que vous avez « perdu », sans hésiter à mettre aussi les annonces les plus chères ! Cela fera balancier avec celles choisies par l’expert.

Ainsi, vous définirez de votre côté un « prix moyen », que vous pourrez opposer à celui de l’expert. « Voilà la somme qu’il faut pour retrouver un véhicule équivalent » pourrez-vous lui dire. Il peut y avoir des milliers d’euros d’écart ! Voyant que vous n’êtes pas dupe de son estimation basse, et au courant des prix du marché, il pourra, là encore, revoir sa position, et estimer à la hausse la valeur de votre auto, et donc la hauteur du remboursement de l’assureur.

 

Souscrivez à un contrat d’assurance plus protecteur

Les deux méthodes évoquées ci-dessus sont des méthodes « curatives », pour essayer de s’en sortir au mieux après sinistre. Mais l’on peut aussi tenter de faire du « préventif », c’est-à-dire de se prémunir des coups du sort avant même qu’ils surviennent éventuellement. Mais cela a un coût, qui ne reviendra jamais dans votre poche si jamais ne survient le sinistre.

Nous parlons bien sûr des contrats d’assurance qui garantissent une valeur de remboursement minimum en cas de pépin.

L'expert massacre la valeur de votre auto après un sinistre : comment lui faire entendre raison ?

Ce sont les contrats tous risques de type « remboursement à la valeur à neuf pendant 5 ans en cas de vol ou d’accident ». Cinq ans, ou deux ans, ou un ans, selon les contrats et les assureurs bien sûr. Parfois même pendant 6 mois seulement. Et tous les assureurs ne proposent pas cette garantie d’ailleurs. On peut trouver aussi une garantie « valeur majorée », c’est-à-dire que la valeur à dire d’expert est majorée de 30 % ou 50 %…

Ces garanties s’appliquent le plus souvent à des contrats souscrits pour des voitures neuves, mais pas seulement. Certains peuvent aussi être souscrits pour des voitures d’occasion récente. Il faut alors être en mesure de prouver quel a été le prix payé. Pensez-y si vous achetez à un particulier, il faut établir un document mentionnant le prix d’achat.

Ces contrats sont évidemment plus chers que les autres, et de loin (plusieurs centaines d’euros par an selon votre profil). Mais si jamais un vol ou un gros accident survient, qui met votre auto en « épave », vous seriez gagnants. En effet, une voiture neuve peut perdre en 5 ans plus de la moitié de sa valeur, et 30 % minimum du minimum. Sur une auto achetée 30 000 €, cela représente entre 9 000 € et 15 000 € de décote. Bien plus que ce que vous aurez payé en surprime.

Alors, si vos moyens vous le permettent, ou si vous savez habiter dans une zone où les vols sont fréquents, c’est une garantie à laquelle vous pouvez réfléchir.

 

LE BILAN

Sachez-le, une évaluation basse de votre auto par un expert n’est pas gravée dans le marbre. Si beaucoup sont corrects dans leurs estimations, certains auront volontairement minimisé la valeur de votre bien, pour favoriser l’assureur. Il ne faut alors pas accepter sans faire cette petite « arnaque », qui ne vous permet pas, de facto, de retrouver une voiture équivalente à la vôtre. Battez-vous et appliquez nos conseils. Nombreux sont les exemples où l’expert, contre de bons arguments, a réévalué à la hausse la valeur, et donc le montant de l’indemnisation.

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