Les sanctions promises par Bruxelles en cas de non-respect des normes environnementales continuent de transformer le paysage automobile. Autrefois trop chères et trop encombrantes, les technologies hybrides rechargeables ne trouvaient leur pertinence que sur de lourds modèles vendus à prix d’or. Un dispositif aujourd’hui « démocratisé » sur des gammes plus abordables. Un raisonnement tout relatif puisque l’on parle ici de modèles frôlant les 60 000 €. Pertinents uniquement si l’on est capable de recharger régulièrement la batterie, ces modèles profitent d’une polyvalence accrue. 100 % électriques pour aller au travail, hybrides sur les longs trajets, ces versions ont tout bon sur le papier.
Chez Audi, l’A3 n’en est pas à son coup d’essai avec cette technologie. La 40 TFSie (le nom d’e-tron est désormais réservé aux modèles 100 % électrique), reprend une chaîne de traction similaire à l’ancienne génération. Le 1.5 TSI de 150 ch est couplé à un bloc électrique de 55 kW, alimenté par une batterie de 13 kWh. La puissance cumulée de 204 ch laisse la place à une version 45 TFSIe de 245 ch. Côté autonomie, l’A3 promet entre 59 et 67 km en mode tout électrique. Sans surprise, elle ne les effectue pas réellement. En face, la Classe A250e découvre quant à elle cet imposant dispositif. Mais les ingénieurs maison se sont creusé la tête pour contenir son encombrement (moteur électrique couplé à la boîte automatique, échappement raccourci, batterie intégrée sous la banquette arrière). Techniquement, l’A250e utilise son 1.3 de 163 ch suppléé par un moteur électrique de 75 kW. Sur la Mercedes, capacité de batterie et puissance cumulée sont légèrement supérieures : 15,6 kWh, 218 ch. Pour l’autonomie, on parle ici de 61 à 76 km. Une belle valeur sur le papier. Assez pour la théorie.
Aspects pratiques : sacrifiés sur l’autel de l’efficience
La technologie PHEV ne fait jamais bon ménage avec la praticité. Caser une batterie rondelette dans un gabarit compact ne faisant déjà pas la part belle à l’espace habitable révèle de la gageure. Dans l’habitacle, l’A3 40 TFSIe s’en tire un peu mieux. Il y a une plus grande sensation d’espace devant et surtout derrière. S’il ne faudra pas faire plus d’1,80 m pour trouver son aise au deuxième rang, c’est toujours mieux qu’à bord de la Classe A qui ne fait pas beaucoup mieux que certaines polyvalentes.
Elle se rattrape côté coffre, du moins face à sa rivale du jour. L’une comme l’autre voit leur volume de chargement amputé par l’installation de la batterie. Alors que la petite soute de la Classe A plafonne ici à 310 l, l’A3 fait encore pire avec seulement 280 l. Cette dernière manque par ailleurs d’un espace de rangement pour les câbles, enfermés dans une imposante mallette avec laquelle vos courses devront cohabiter. Pour le reste, on retrouve tout le sel du premium allemand. À savoir un intérieur qui en jette, pour peu qu’on ait eu la main lourde sur l’équipement.
À bord de ces finitions huppées et chèrement optionnées, nos deux compactes premiums accueillent avec les égards. Du moins en ce qui concerne la présentation. Si l’Audi A3 affiche un niveau de qualité plus disparate que par le passé, la compacte aux anneaux reste un gros morceau en la matière. En face, la planche de bord spectaculaire de la Classe A continue de faire son petit effet, même si la présence de certains plastiques déçoit. L’ergonomie reste cependant plus intuitive à bord de l’Audi, dont l’agencement plus classique permet de plus facilement trouver ses repères.
Équipement : pauvre, même en finition haut de gamme
En bonnes allemandes, Classe A et A3 ne font pas vraiment de cadeau en ce qui concerne l’équipement, franchement pingre, et ce même sur ces versions huppées. À 44 450 € pour l’A250e AMG Line et même 46 480 € pour l’A3 40 TFSIe S Line, ces compactes en demandent davantage pour peaufiner leur dotation. Envie d’un beau tableau de bord numérique personnalisable ? Comptez 550 € sur la Classe A et 290 € sur l’A3. L’éclairage d’ambiance vous amuse ? 400 € sur le deux. De beaux sièges en cuir ? Encore 1 400 € de rallonge chez Mercedes, 1 600 € chez Audi. Vous les préférez chauffants ? Ça vous fera 400 € de plus. Même la connectivité smartphone a un prix pour Mercedes : 400 €.
Certaines options tiennent carrément de la radinerie comme le soutien lombaire facturé 250 € chez Mercedes, ou encore les filets de rangement sur le dossier des sièges avant, vendus 190 € chez Audi. Autre incitation à la consommation, les fameux packs… Si la clé mains libres est un indispensable pour vous, sachez que sur une Classe A, il faudra obligatoirement cocher la case du Pack Premium, vendu 1 900 €… et doté de la majorité des équipements déjà cités. Malin. Idem pour l’assistant feux de route avec feux LED anti-éblouissement : 3 600 € dans un pack comprenant entre autres le toit ouvrant et la sono haut de gamme Burmester.
Sans être vraiment plus raisonnable, l’A3 propose toutes ses options de manière indépendante. Plus simple, et surtout moins tentant. Pour le reste, nos deux rivales se marquent à la culotte. Et au final, certaines options moins onéreuses sur l’A3 lui permettent de compenser son prix de base plus élevé : 980 € pour l’affichage tête haute (contre 1 200 €), 1 800 € pour tout un tas d’aides à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, maintien de voie, lecture de panneau, alerte de collision en marche arrière) facturées 400 € de plus sur sa rivale.
Budget : bonus ou équipement, il faudra choisir.
Il reste encore quelques mois pour profiter du bonus écologique de 2 000 € alloué aux véhicules hybrides rechargeables. Mais si les configurations de nos modèles d’essai vous ont fait de l’œil, inutile de vous presser. À près de 60 000 € chacune, nos A3 40 TFSIe et A250e d’essai ne peuvent bénéficier de cette aide réservée aux véhicules de moins de 50 000 €. Reste la possibilité de se contenter du strict minimum en matière d’équipement. Dès lors, une Golf e-Hybrid ou une future 308 PHEV serait sûrement un choix plus pertinent. Pour le reste, les consommations sont à l’avantage de la Classe A (voir page suivante), un argument contré par l’A3 et sa garantie 2 ans kilométrage illimité (100 000 km pour la Classe A).